samedi 25 mai 2013

Compte rendu de la NUIT DES ÉCOLES du vendredi 24 mai 2013 à l'école Paul Langevin de Saint-Ouen

La thématique d'ensemble était :
Comment parvenir à ce qu'aucun enfant ne sorte de l'école en échec.

Qui a participé :
Près d'une centaine d'adultes sont passés dans la soirée.
Une cinquantaine d'enfants jouaient dans la bibliothèque et la cour.

Parmi les adultes beaucoup de parents d'élèves de Langevin bien sûr mais aussi des écoles Michelet et Anatole France ainsi que quelques-uns de Jaurès, Vallès, Bachelet, Joliot-Curie, des collèges Baker et Jaurès, du Lycée Blanqui et des villes d'Epinay S/Seine et du Pré Saint-Gervais.
Des enseignants de l'école Langevin et une membre du RASED de Saint-Denis. Des membres du Reseau Education Sans Frontière. Une douzaine d'élus municipaux (PCF, PS, FASE et Lutte ouvriere), dont le maire sont passés et pour certains sont restés jusqu'au bout des débats.

Merci à tous. Un grand merci particulier aux parents qui ont organisé la soirée et se sont occupés des enfants (la prochaine fois, il faudra être plus nombreux à se relayer sur ces deux tâches).

Le déroulement de la soirée :
Dès 18h30, présentation d'extraits du film Un Parmi Les Autres, sur les RASED
Très belle intervention de l'enseignante RASED de Saint-Denis qui a évoqué à la fois

  • ce en quoi consiste le travail des maître E et G en Seine St Denis en comparaison avec le film. Elle a témoigné de son parcours professionnel, de sa formation en 1982, de l'état de la formation actuelle

  • le plaisir de faire ce métier et l'implication de ces enseignants qui choisissent de trouver d'autres chemins pour permettre à des enfants en situations d'échecs, de sortir de leurs difficultés, de trouver leur place dans le groupe, dans l'école et dans l'apprentissage.

  • la peine (elle va partir à la retraite) de quitter ce métier en danger car sa relève n'est pas formée, les RASED qui s'en vont ne sont pas remplacés, alors qu'au contraire, ils seraient de plus en plus nécessaires. Elle a précisé qu'aucun enseignant du 93 qui avait demandé la formation l'an dernier n'a pu la suivre.

La discussion s'engage donc sur :
Comment parvenir à ce qu'aucun enfant ne sorte de l'école en situation d'échec.
Sont évoqués les RASED bien sur, la formation des enseignants, les AVS, les assistants éducatifs et administratifs... et bien sur toutes les luttes menées et à mener encore pour que nos enfants aient tous les encadrements nécessaires à leurs apprentissages.

Comme fruit du travail des parents, outil de revendication et plateforme de mobilisation est évoquée la charte des parents du 93
Elle est présentée aux parents, commentée, approuvée largement et il apparait que des améliorations peuvent y être apportées. Par exemple :

  • Nous n'y évoquons pas les assistants administratifs et éducatifs qui font partie des adultes formés dont ont besoin les équipes pédagogiques et les enfants.

  • Lorsque nous les évoquons, ainsi que les AVS, il faudrait demander à ce que les statuts de ces tous personnels utiles ne soient plus précaires ni leur travail mal payé. Comme pour les enseignants, leurs conditions de travail sont indissociables des conditions d'apprentissage de nos enfants.

  • Il est évoqué le manque de volet pédagogique, sur quel enseignement, quelles pédagogies (qui ont fait l'objet d'une précédente nuit des Écoles à Langevin à l'automne). Nous regrettons de manquer de temps, d'être toujours dans l'urgence, de devoir mobiliser nos énergies pour obtenir le minimum (un enseignant formé devant chaque classe, par ex). Nous souhaiterions pouvoir enfin lever le nez du guidon et nous concentrer sérieusement sur les questions de sens et de pédagogie.

Mais cette charte, travaillée par le collectif des parents du 93, à améliorer et à enrichir, emporte l'adhésion comme synthèse des besoins d'urgence pour une école qui serait tout juste normale, où chaque enfant aurait le minimum pour apprendre.

Pour obtenir ce que nous demandons, il faut nous mobiliser beaucoup plus nombreux encore que ce que nous avons déjà réussi à faire.
Toutes les initiatives sont donc bonnes pour aller dans ce sens, faire connaitre et partager les dix points de cette charte. Les prochaines :

  • Dimanche 26 mai à 12h au parc de La Courneuve pique-nique mani-festif, avec des parents venus de tout le département

  • Vendredi 31 mai à 8h30, occupation simultanée de toutes les directions d'écoles du département

  • Vendredi 31 mai à 8h30, chaine humaine autour de certaines écoles d'Épinay

  • Vendredi 31 mai 16h, goûter mani-festif devant l'école Anatole France de Saint-Ouen

  • Samedi 1er juin à 11h, Conseil municipal extraordinaire de la ville de Saint-Ouen sur l'école

C'est à ce dernier point qu'est consacrée la dernière heure de discussion.(après présentation du cadre, je vais essayer de restituer tous les arguments échangés, à compléter si j'en oublie dans ce compte-rendu, je m'en excuse d'avance) :

La Maire, lors d'une initiative des parents en route vers la Direction Académique, a proposé pour soutenir nos mobilisations un conseil municipal extraordinaire pour marquer le soutien de toute la ville à notre combat pour l'école.
Proposition renouvelée plus tard lors d'une occupation d'école, est alors lancée la date du 1er juin.
L'approche retenue lors de la première réunion Mairie/Parents/Enseignants est celle de "aucun enfant ne doit quitter l'école en situation d'échec".
La Maire puis l'ajointe au Maire chargée de l'enseignement introduiront le conseil.
Les responsables de groupes et les élus interviendront à leur tour.
Trois syndicats d'enseignants prendront la parole.
Quatre porte-parole de parents d'élèves de la ville s'exprimeront 4mn chacun.
Un vœu sera formulé et voté par le Conseil Municipal.

Nous demandons si ce qui est voté par un conseil municipal remonte aux différentes instances. Il nous est répondu que ce qui est voté par le CM est public et que l'idée est de soutenir de façon officielle la lutte des parents.
Saint-Ouen sera la deuxième ville à organiser un CM extraordinaire sur cette question (la première est Saint-Denis) et espère pouvoir en profiter pour mobiliser les autre villes du département.

Un parent d'Anatole France explique qu'un groupe de parents d'élèves s'est réuni pour proposer une intervention de l'ensemble des parents d'élèves en 4 points :

  • Quel est l’engagement de la ville dans le cadre matériel et humain de la vie scolaire. indispensable à la vie de l’école pour suivre un enseignement de qualité : matériel classique de fonctionnement, suivi des travaux,rénovation, désamiantage, cantine, ATSEM

  • Périscolaire : formation du personnel municipal des centres de loisirs et de la cantine, programme et contenu, travail sur le langage, pause méridienne

  • Quelles sont les actions sociales ou d’aide à la parentalité mises en place

  • Concertation : Mise en place de la Commission -(sorte de conseil de développement éducatif permanent): date et composition Ville - parents - acteurs de l’éducation, mise en place d’un groupe de travail spécifique dédié aux nouveaux rythmes scolaires réunissant les différents acteurs de l’éducation (collectivité locale, éducation, parents), transparence sur la commission de dérogation

Plusieurs parents contestent le fait de rentrer dans les détails de la vie scolaire locale

  • pour ne pas affaiblir la portée politique du soutien à la charte

  • parce que la charte n'est pas encore assez connue de la population et des parents eux-même (cela a pu se vérifier sur place, même parmi des parents qui avaient fait le déplacement)

  • parce qu'il y a des niveaux de priorité entre un enfant qui n'a pas d'enseignant et un dysfonctionnement dans la relation parents/commune

  • parce que certains points évoqués dans les vœux "locaux" sont dans des démarches en cours de réalisation

  • les graves problèmes que connaissent les collèges doivent pouvoir être soulevés par les parents, or les interlocuteurs sont le conseil général et l’Éducation Nationale

Un élu annonce que tous les points évoqués par le groupe de travail doivent être pris en compte, décidés voire solutionnés mais que ce n'est pas l'objet du conseil extraordinaire mais d'un travail avec les élus, les parents et les services : La Commission de concertation, en cours de création, pourquoi pas dans les tous prochains jours.

Le Conseil municipal extraordinaire n'est pas qu'un conseil municipal qui donne la parole aux parents et enseignants (ce qui arrive dans les suspensions de séances comme cet hiver sur la Commission de Concertation) mais un acte politique qui engage la population de la ville aux côtés de l'école.

Après la ville de Saint-Denis, Saint-Ouen est la seconde ville du département a faire ce conseil municipal extraordinaire en soutien aux mobilisations pour l'école. Il s'agirait d'élargir cette dynamique à d'autres villes et donc un vœu suffisamment fort et général sera plus à même d'être repris par toutes les communes qu'un vœu de doléances locales.

Il est demandé que les points abordés dans le vœu n'engagent pas que le gouvernement mais engagent aussi la municipalité dans son rôle scolaire et périscolaire.

Au final on s’aperçoit que les points sur la concertation avec l'ensemble des acteurs figure en point 10 de la charte.

Sur la question des bâtiments scolaires, qui relève directement de la ville pour le primaire et des conseils généraux et régionaux pour le secondaire, elle est aussi mentionnée dans le point 9 de la charte sous la forme d'une demande de soutien de l’État aux collectivités locales car il est insensé de demander aux collectivités qui font le plus d'efforts pour accueillir des logements (largement nécessaires !) de devoir payer seules et beaucoup plus que les autres, les écoles et équipements nécessaires à la population hébergée.

Ainsi une intervention des parents sur ces points peut se faire sans nuire au cadre qui fait l'unanimité.

Bref il semble que l'on puisse rester dans le cadre de cette charte, en n'y voyant pas qu'une adresse au ministère de l’Éducation Nationale mais une adresse à tous les acteurs de l’École et sans avoir à éparpiller nos forces au delà de ce travail déjà extrêmement synthétique et complet à la fois.

Il est aussi dit qu'il est impensable que des interventions de parents d'élèves dans un conseil municipal extraordinaire, dans le contexte actuel ne portent à aucun moment sur les points basiques suivants :

  • L'instruction est obligatoire or nos enfants n'ont pas d'enseignant devant eux certains jours

  • L'Éducation Nationale ne doit perdre de vue que l'objectif de l'école est que CHAQUE enfant s'y instruise et s'y épanouisse. Il faut donc faire tout ce qui est nécessaire pour qu'aucun enfant ne soit en échec de l'école

  • Il n'y a pas de sens à déclarer nos quartiers en Zone de Sécurité Prioritaire si l'on y intègre pas les moyens d'une Zone d'Éducation Réellement Prioritaire !

Si rien n'est définitivement tranché à 22h lorsque la gardienne vient nous rappeler que sa journée à elle aussi fut longue, si le débat à parfois été houleux, beaucoup de choses ont pu être dites et réellement échangées.
Sans qu'il y ait consensus pour le moment, un grand nombre des parents présents appuient l'idée de se concentrer sur la charte, de porter le plus loin et le plus largement possible la bataille pour l'éducation menée, depuis des mois et des années déjà, ce qui n'élude pas les questions posées à la municipalité sur ses objectifs et moyens, d'autant moins si l'on conçoit que cette charte engage la ville dans sa politique pour une école de qualité pour tous.

Rendez-vous doit être pris très rapidement pour une ultime réunion de préparation avec Ville/Parents/Enseignants pour finir de préparer ce conseil municipal extraordinaire.
Des parents se réuniront déjà mardi soir à 20h pour refaire un point sur la question.

Et tout le monde est attendu à tous les prochains rendez-vous de mobilisation !

Cela a été rappelé plusieurs fois dans la soirée :
Il faut nous mobiliser nombreux, toujours plus nombreux, beaucoup plus nombreux pour obtenir ce dont les enfants de Saint-Ouen et de Seine-saint-Denis ont besoin pour apprendre !

  • Dimanche 26 mai à 12h au parc de La Courneuve pique-nique mani-festif, avec des parents venus de tout le département

  • Vendredi 31 mai à 8h30, occupation simultanée de toutes les directions d'écoles du département

  • Vendredi 31 mai à 8h30, chaine humaine autour de certaines écoles d'Épinay

  • Vendredi 31 mai 16h, goûter mani-festif devant l'école Anatole France de Saint-Ouen

  • Samedi 1er juin à 11h, Conseil municipal extraordinaire de la ville de Saint-Ouen sur l'école

mercredi 1 mai 2013

Après les nuits des écoles, le rassemblement à la Villette, les chaînes humaines, les mobilisations autour de la médecine scolaire, la rédaction de cahiers d'espérances et des propositions de loi citoyenne et des dizaines de débats et de rencontres autour de l'éducation.

La MOBILISATION CONTINUE car le COMPTE N'Y EST PAS et nos ENFANTS ne peuvent pas attendre !

Cet espace a pour vocation de rendre largement visible la mobilisation des parents de Seine-Saint-Denis lors de différents événements prévus prochainement.

Prochain rendez-vous : la semaine du 26 au 31 mai 2013

  • Dimanche 26 mai « Garden Party des parents d’élèves du 93 » sous la forme d’un pique-nique géant. A partir de 12h au parc départemental de La Courneuve Georges Valbon.

  • Et de nombreuses initiatives locales seront organisées toute la semaine du 26 au 31 mai autour des différentes pédagogies ou des RASED, de la médecine scolaire ou des rythmes scolaires à travers de nouvelles « nuits des écoles » ou des goûters revendico-festifs…